La première phrase ou citation que le père prêcheur dit pour commencer son intervention est : «Le Seigneur comble son bien-aimé même lorsqu’il dort». Quand on connait les énormes troubles du sommeil avec lesquels je vis depuis mon adolescence et surtout après mon service militaire, je peux dire que dès le début je me suis senti très concerné. Petit à petit nous apprenons que l’orateur est un converti, un ancien bouffeur de curé comme il se qualifiait lui-même. Après une carrière de treize ans dans la banque où il lui était arrivé d’aller jusqu’à financer des boîtes de nuits, il est rentré au séminaire pour devenir quelques années plus tard le Père Alain Ratti. Il commence enfin son ministère mais tombe très malade. Il doit vivre en chaise roulante, handicapé, tout en continuant son sacerdoce.
Un jour, son évêque lui demande en 2015 d’accompagner en tant que prêtre un groupe de paroissiens en partance pour un pèlerinage à Međugorje en Bosnie-Herzégovine. Il y va, hésitant mais obéissant et en revient debout, Miraculé ! Des paroissiens inscrits à cette retraite spirituelle pouvaient d’ailleurs en témoigner. Je me suis alors rappelé qu’en effet, une semaine auparavant, je l’avais entendu en parler sur Radio Notre-Dame. Le Père prêcheur nous a captivé mettant en relief par sa propre histoire, l’importance des Sacrements et des démarches ecclésiales dont il faudrait abuser au lieu de les trouver futiles ou ringards. Et il peut insister ! Ses talents d'orateur sont extraordinaires et loin d'être moralisateurs ; Florence et moi les avons beaucoup appréciés.
Sans avoir eu le temps d’anticiper tout cela, nous avons décidé tous les deux de suivre ses conseils et de lui demander à recevoir le Sacrement de Réconciliation dès que cela serait possible. Nous commençâmes par rendre grâce sans hésiter pour vivre avec lui une libération, un renouveau de Baptême une fois la pénitence réalisée. Mais avec le programme prévu, cela ne pu se réaliser que le lendemain matin à 9h30.
Petit à petit, nous réalisons que le Père Ratti depuis sa parfaite guérison, incroyablement subite et totalement inexpliquée par la médecine, se consacre de plus en plus à sa «Nouvelle Mission». A la demande de son évêque et par conséquent de L’Eglise Catholique, après une période de discernement indispensable, il a désormais un nouveau Sens sacerdotal à sa vie, à sa Vocation de prêtre en organisant les «Soirées Raphaël» (Dieu Guérit). Il ne faut pas toujours chercher des «pourquoi» mais demander plutôt des «comment» à l’exemple de la Vierge Marie face à l’Archange Gabriel lors de son Annonciation. Être veilleurs et toujours prêts à capter les signes et les merveilles de La Sainte Trinité en apôtres et disciples d’Alliance, de Justice, de Paix, de Fidélité, d’Amour.
Sans la prière et les «supplications» venant du fond du coeur, tout explose car le Malin surgit et s’attaque aux symboles même du Christ Pacificateur, du Très Saint Unificateur et particulièrement au Sacrement du «Mariage». Mais restons confiants, Dieu agit toujours avec notre plein gré et il ne nous reste plus qu'à nous laisser toucher par son Amour vertueux. Seul l'Agapé divin peut tout sauver, nous libérer du pire. Jésus, c'est tout le contraire du morbide.
Le programme de cette récollection en équipe et en couple se poursuit et nous arrivons au dimanche matin après une nuit particulièrement agitée et gâchée pour moi comme à l'accoutumée par tous mes ennemis nocturnes récurrents. J’étais vraiment exténué. Durant le petit déjeuner, ma main droite s'est remise de plus belle à trembler dès que je voulais l’utiliser et ne pouvant pas le cacher, Florence en fût toute bouleversée. Dès l’enseignement du matin terminé, je me suis rendu pour être au rendez-vous confession. Le Père Ratti arriva et me fit alors entrer dans son bureau constatant mes grosses difficultés à me redresser et à me mouvoir. C'est à ce moment précis que notre "Rencontre" a eu lieu!
Nous commençons à échanger en profondeur, avec sincérité et sommes très surpris de constater toutes les similitudes que nous pouvons avoir en commun. «Oui La Providence est à l’œuvre» dit-il, «c’est manifeste !» Lui, qui a été guéri il y à a peine un an, le 28 avril 2015, date de mon anniversaire, sent la nécessité de m'administrer le Sacrement des malades. Je lui rétorque que je l'ai déjà reçu mais il me dit qu'avec Jésus il ne faut jamais compter ou alors «7 fois 77 fois 7 Fois» et que son charisme le pousse à me le proposer, et surtout durant la messe de ce Dimanche de La Sainte Miséricorde Divine en lieu et place de son homélie .
- «Cela aura un sens et sera un beau témoignage pour l’assemblée !» dit-il.
Tout d'un coup, le prêtre se lève et sortit. Je restai médusé tout comme Florence qui attendait son tour dans le couloir et le vit passer précipitamment. Mon interlocuteur revint rassuré car il y avait bien du Saint Chrême au Foyer de Charité. Nous continuâmes nos précieux échanges durant encore 20 bonnes minutes et je reçus le sacrement de réconciliation.
Lorsque je ressortis toujours avec difficultés de cette pièce, mais déjà un peu apaisé, compris et consolé, il ne me restait plus qu'une demi-heure avant le début de la messe dominicale. Tout juste le temps de faire passer aussi mon épouse, qui ignore tout des décisions cordiales et des intentions prises d’un commun accord. Comme me l'a demandé mon confesseur, je veux aller prier dehors au calme, pour accomplir ma pénitence et me préparer dans le secret du cœur à recevoir le Sacrement des Malades et de Guérison. Mais en m’y rendant, je ressens le besoin de faire un petit détour par la chapelle, de m'avancer jusqu'au Tabernacle doré de forme cubique placé sur une colonne, puis de mettre mes deux mains sur ses cotés et je priais, priais pour solliciter une nouvelle fois l’aide divine si précieuse, exactement comme lors de mon deuxième AVC dans ma phase comateuse !
Et nous voici arrivés à l’heure de la messe avec les lectures du jours qui illustraient parfaitement La Miséricorde, relatant justement des Guérisons Miraculeuses ; en présence d’un prêtre lui même miraculé cela prend une dimension prodigieuse ! Au moment choisi, juste après l’évangile, le père Ratti me fit signe, alors que toute l’assemblée s’apprêtait à entendre l’Homélie et dit :
- «Eric, Michel, Vincent venez !»
Assis au tout dernier rang de la chapelle, je me levai et m’avançai en titubant dans l’allée centrale pour me diriger vers l’autel. Toute l’assistance me regardait interloquée et compatissante. Le prêtre me fit m’assoir sur un banc en face de lui et annonça alors à tous ce qui allait se dérouler.
- «Eric Michel Vincent, voulez-vous recevoir le Sacrement des malades et de guérison ?» demanda-t-il.
- «Oui je le veux !» lui répondis-je.
Le père Ratti ouvrit alors le flacon de Saint Chrême et m’en appliqua avec son pouce en faisant une croix aux creux de mes mains et sur mon front. Puis il mis ses deux mains autour de ma tête et les yeux fermés tout comme moi, se mit à prononcer toute une série de phrases et de bénédictions prévues pour ce Sacrement ou d’autres intentions qui lui étaient insufflées, inspirées.
Tout en priant et en sentant la belle et intense communion spirituelle qui régnait dans cette chapelle, je répétais par trois fois à sa demande chaque Supplication. Cela a donc bien duré dix bonnes minutes. A un moment j’ai commencé à ressentir une grosse chaleur qui partit de ma tête et passa par ma colonne vertébrale, dans les reins, et puis dans tout le corps, surtout à travers le coté droit que je ne sentais plus du tout depuis mon hémiplégie. À ce moment là, en son for intérieur mon épouse qui était en train de prier intensément elle aussi se dit: ça y est Michel va être guéri !
Je me suis levé plus facilement, le sourire aux lèvres et la messe continua. Et j'ai pu rester debout jusqu’à la fin de l’office, sans même y penser, sans aucun souci, ce qui n’était pas arrivé depuis dix ans ! Florence était aux anges comme tous mes chers amis et confrères de l’Équipe Notre Dame si touchés et si émus. Après le repas de midi j’ai pu aller marcher avec eux comme si de rien n’était, tout en parlant, sans ce besoin énorme de me concentrer. C’était tout juste incroyable !
Je constatait alors que j’avais de nouveau tout un coté droit, un pied, une cheville, un mollet, un bras, une main avec des doigts !! J’avais complètement oublié ce que cela faisait de sentir le sol. Durant toute l’après-midi mon coté droit continua à ressentir comme des picotements incessants. Le baume thérapeutique et salutaire de Dieu continuait à agir.
Une fois revenus chez nous, j’ai voulu encore marcher, me promener avec ma femme dans Sucy et chose magnifique, j’ai pu ressentir la main chaude de Florence dans la mienne. Le soir même je pouvais de nouveau écrire dans mon cahier avec mon stylo. Alleluia !