Je n’ai pas oublié la promesse faite à mes fils : tenter de retrouver mes origines qui sont aussi les leurs. Trouver nos racines pour mieux déployer nos ailes. Tous les conseillers spirituels, les thérapeutes que j’ai consultés, m’ont poussé dans ce sens. Cela me permettrait d’avancer plus sereinement dans la vie et de guérir d’un tas de blessures qui gâtent mon quotidien. Dès que j’ai pu me déplacer seul et conduire sans risque, j’ai pris contact avec les services de la DASS pour avoir enfin accès à mon dossier. J’ai fait ces démarches sans en parler à mes parents pour ne pas les contrarier ni leur donner l’impression de les trahir.
J’ai été très bien reçu à l’ADASS de Chaumont même si j’ai eu la sensation que ma demande gênait beaucoup de monde. Après plusieurs courriers, j’ai obtenu une convocation. A mon arrivée, j’étais « attendu » par tout un groupe de personnes. Très surpris, je leur ai demandé si c’était une habitude. Je compris vite que non, et qu’ils craignaient mes réactions. Des spécialistes de prise en charge psychologique avaient été engagés tout exprès pour moi par le directeur.
On m’a conduit dans son bureau où il a commencé par me dire que j’allais être déçu car mon dossier était pratiquement vide.
« Voulez vous quand même le consulter ? »
« Oui, je ne serais pas venu pour rien. Et je dois la vérité à mes enfants ! »