📻 Radio'Paradise
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🔊 Volume : 100
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Au suprême tu me conduis
Homme de l’extrême je suis
J’aime le risque et l’émotion
Que je traite avec dérision.

Parfois cela me joue des tours
Mais cela vaut bien le détour,
Il suffit d’une distraction,
C’est le mur des lamentations.

Mais il ne faut rien regretter,
Rechercher la  joie, la gaité,
Ne retenir que les couleurs,
Oublier toutes ces douleurs.

A quelque chose malheur est bon,
A ce proverbe, je réponds
Qu’aujourd’hui je suis aveugle,
Un taureau  furieux qui meuglent.

Il est vrai que cela est dur
D’être au fond d’un ravin obscur,
De mes pleurs j’en fais un Carême
Et je garde la Foi quand même.

Au bout d’un mois, j’ai retrouvé une partie de ma mobilité et presque toutes mes habitudes. Nous nous rendons en Bretagne comme prévu. Marcher les pieds dans l’eau de la mer, profiter du bon air vivifiant me régénère. Je recommence à conduire sans oublier mon entrainement quotidien aux petits gestes qui conditionnent ma reconstruction. J’arrive à tirer un son correct de mes deux altos. Souvent, Raphaël me donne la réplique au violoncelle ou, au piano, puis Nicolas au tuba. J’accompagne de nouveau très correctement Constantin quand il chante ou joue de la flûte traversière. Je commence à jouer le concerto d’Haydn en mesurant mes coups d’archet et guidant à l’oreille mon bras et main droite qui ne sentent toujours rien, mais se sont assagis. Je peux désormais jouer des morceaux plus exigeants, et cela me procure une telle joie que je pourrais passer des journées entières à répéter les mêmes gestes, les mêmes phrases musicales.

...

Ceci est un extrait du livre «La mort attendra» écrit par Michel Hilger et Gilbert Bordes. Des informations sur le livre sont disponibles ici.