Me plonger avec délectation dans ma vie,
Evoluant avec naturel et aisance,
Je découvre les secrets de ma Syldavie
Qu’importe mes arts, le style, j’y vais en confiance!
J’aime tant y découvrir les moindres recoins
Pour avancer toujours plus vers mon devenir,
Mon oxygène et mes envies, j’en ai besoin
Je me façonne avec mes nombreux souvenirs.
M’extasier et m’enivrer du parfum du temps
De ces fleurs que je peux cueillir au fil des jours
Puiser au coeur de mon jardin secret, autant
D’énergie que de force,de passion, d’amour.
Je n’oublie pas que mon objectif de jouer Haydn au Festival de Timisoara au mois de septembre 2012. Pour cela, le bon fonctionnement de mes jambes est secondaire. Ce que je dois réussir avant tout, c’est de rétablir la connexion entre mon cerveau et le bras, la main et les doigts surtout qui tiennent l’archet. Donc, priorité aux maracas, au hochet. Tous ces instruments, vieux comme l’humanité, n’ont pas traversé les siècles, pour ne pas dire les millénaires sans raison. Ils vont me permettre de trouver un rythme et de le garder, de faire des nuances.
Je saisis le jouet par la poignée et je constate une première erreur. Même si je ne sens rien, je sais que j’ai beaucoup trop serré et le plastique s’écrase sous mes doigts. Patience et recommençons. Je réussis à ouvrir mes doigts et cette fois, c’est un peu mieux. Maintenant, je vais tenter de l’agiter en rythme, mais mon bras n’en fait qu’à sa guise, il exagère mes mouvements ou à l’inverse ne bouge pratiquement pas. Je concentre toute mon attention sur ce petit geste de rien du tout : déplacer la maracas dans un mouvement de balancier régulier. Les gens « normaux » ne savent pas, combien ces minuscules gestes de la vie demandent de précision et combien ils sont précieux. Ceux qui sont dans mon cas doivent en comprendre l’importance. Les rééducateurs professionnels restent trop souvent dans la généralité. Chacun doit s’adapter à son handicap particulier et à ses possibilités de récupération en relation avec ses facultés antérieures à la maladie. Ce livre témoignage n’a d’autre but que de dire aux handicapés : ne désespérez pas, vous pouvez vous en sortir ; et aux bien portants : profitez de votre bonne santé, un trésor des plus précieux.
Ceci est un extrait du livre «La mort attendra» écrit par Michel Hilger et Gilbert Bordes. Des informations sur le livre sont disponibles ici.